» MUE-TUDE »
« MUE-TUDE »
à Stéfanu Cesari
« A casa mai a pisarè,a sa,lacarè l’arghja
à u ventu,à i parichji,l’idéa,u so
spaziu. »
in GENITORI
Du miasme au souffle.Inévitable je me suis tu
blanc et sec comme un prodige.
Inccorruptible cible rampante de la visée;cible
du rire nuptial jusqu’à la barque entisonnée
de la mort.
Prodige de la figue.
Nécessité de la châtaigne.
Elégance de l’olive.
Le ciel aux toits pauvres les torrents en haillons
de glace.
Des coussins de pierres aux lucarnes lasses où
quelques herbes discrètement vieilles donnent la
messe au vent.
Deuil faste et solitude de la vague dans une débauche
sublime d’écume.
Sous les dômes de mousse les âmes des bergers
poussent des villages disparus.
Oréades compagnes !
Inévitable je me suis tu
confit et dur comme une prophétie inattendue.
Les escargots gelés préparent la soupe aux praires
fossiles.
Les yeux ébourriffés du vent contemplent derrière les planches
disjointes les feux des veillées.
Toutes ces rues baveuses encastrées de mémoires
aux jambes cassées de trottoirs convergeant
effilochées dans les tympans du même vent.
Les vieilles et le vieux et la mort auxiliaire
devant l’âtre asthmatique.
La gueuse Io la Seguin bâtarde l’Isis en boule
le Cerbère pensif.
Inévitable je me suis tu
Tu
confiant et raide comme une fatalité rituelle.
Les cloches fendues depuis le dernier glas.
Les chants de Pâques plombés à l’encens.
Les bancs ébréchés de la dernière prière.
L’habitude fissurée des murs de l’église.
Jusque sur la table sous la miette du
pain.
Cheminant
le délire morne de la pluie.
La grâce muette du soleil.
Sous le foulard des deuils sous le linge
des baptêmes.
Sous la cendre blême des regards.
Inévitable je me suis tu
Tu.
3 décembre 2010
Bonjour ,
Votre texte me touche et me donne envie de lire « Genitori » mais je ne suis pas sûre d’être capable d’en comprendre encore tous les poèmes …
( Sto leggendo « Il giorno del giudizio » : una « demoniaca tristezza » tanto commovente …
Grazie mille )