Le banc couché
Le banc couché
» Rien ne naîtrait de rien «
Alcée, Livre IX.
Depuis la chambre m’est revenu le désir
cassé de grimper un arbre.
Mais ici la route de l’écume est étroite et
le ruban cousu sur le ventre du hublot
s’est déchiré.
Autrefois il suffisait de trousser la nuit
dans l’herbe pour naître le plaisir,
maintenant l’air est chauve.
J’arrivais alors à entendre le rut long
d’une citerne, et les reflets des rêves violents
d’une femme dévalaient en moi comme un jardin.
Qu’ai-je fait à ma langue ? L’ardeur de ma main
est poreuse.
Regarde ! mon chagrin, cette fougue en pantoufle
qui marche en moi. Regarde !
1997